Eliz. Barbosa et Tita Reut : Les Gabelous
Venue des arts graphiques, Eliz. Barbosa a développé une puissante maîtrise du dessin qu’elle travaille en jouant, le plus souvent, sur le biseautage affuté du sujet réaliste et du détournement de sens. Dans ses entomologies, les insectes agrandis contiennent –a contrario- des scénettes lilliputiennes agitées ; ailleurs, anatomies et squelettes portent beau le dernier cri, ou s’érotisent à la mode… L’inattendu guette, mais dans un contrepoint de tension qui fait fuir toute notion de caricature ou de surréalisme. On aurait plutôt à faire à un dévoilement de sens fantasmatique, à un dérapage d’inconscient, au rideau déchiré d’une vision. On requiert l’acuité du spectateur, on sollicite sa capacité de surprise attentive. Seuls les vrais contemplateurs seront dignes de gratification… La jubilation guette, elle se tient sur le bout de la langue, en attendant le baiser désirant du regardeur… du zélé zélateur !
Eliz. Barbosa a créé plusieurs livres d’artiste dont elle a assuré mise en page et œuvre. Elle a inauguré la Collection Superpositions des Editions de l’Ariane, sur la base de dessins originaux à l’encre de Chine, rehaussés d’aquarelle. Elle y retrouve une de ses prédilections, les corps d’insectes : « ptères » et « podes », petits prédateurs dont l’activité est affairée et inlassable… Sous le titre, Tita Reut se réfère aux percepteurs du Moyen Age qui prélevaient l’impôt royal sur les riches et sur les plus démunis, comme font feu de tout bois ces vampires miniatures. T.R.
